| LOCALISATION | ||||
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| 💧 Passage de Minuit 💧 |
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| Refuge de Seijiri par : | Ryan Pancoast
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Le Passage de Minuit est le seul accès maritime à Seijiri, une gorge glaciale creusée dans la falaise polaire. Les marins y affrontent des vagues écrasantes et une obscurité oppressante, alors que seuls des ondins adeptes d’Ula peuvent espérer en sortir indemnes.
À l’intérieur du goulet, les hautes parois calcaires absorbent presque toute lumière. Une fois le seuil franchi, les bateaux accostent sur des plates-formes abruptes, amorçant l’ascension vers le plateau glaciaire — un sentier périlleux en lacets gelés, de glissements de terrain et de falaises traîtresses. Certains prétendent qu’en pleine nuit, la brume y chuchote des prières anciennes. Ou des avertissements.
À l’intérieur du goulet, les hautes parois calcaires absorbent presque toute lumière. Une fois le seuil franchi, les bateaux accostent sur des plates-formes abruptes, amorçant l’ascension vers le plateau glaciaire — un sentier périlleux en lacets gelés, de glissements de terrain et de falaises traîtresses. Certains prétendent qu’en pleine nuit, la brume y chuchote des prières anciennes. Ou des avertissements.
| Note |
Journal de bord — Entrée #3 :
Nuit du quatorzième jour.
Rien ne bouge. Tout parle.
Il fait nuit noire.
Pas une nuit humaine.
Une nuit plane, lisse, sans profondeur.
Comme si les astres avaient fui… ou étaient dévorés.
J'ai allumé une bougie.
Elle ne vacille pas.
Sa flamme flotte, droite, parfaitement verticale, comme un œil dressé.
Elle ne projette aucune ombre.
Elle semble observer.
La cabine est prison d'encre.
Je ne vois pas les murs.
Je ne sais plus où commence le sol.
Mais j'entends… quelque chose.
Le vent souffle, oui, mais il porte un rythme.
Une scansion. Une psalmodie.
Des mots venus d'avant les langues.
Ils me traversent comme un souvenir oublié,
ou un rêve qui ne m'appartient pas.
Je suis monté sur le lit,
me suis penché vers la lucarne.
Dehors, au gouvernail,
Elios est là.
Immobile.
Droit comme une stèle.
Ses yeux ouverts sur un vide sans étoiles.
Ses mains sur la barre, mais on dirait qu'il ne la tient pas…
qu'il l'écoute.
Il a l'air serein.
Toujours.
Mais ce calme n'est plus rassurant.
Il est trop dense,
comme si la paix elle-même était devenue un mur.
Je n'ose sortir.
Pas par peur du noir.
Mais parce que j'ai compris, ce soir :
Nous avons quitté la mer.
Ce sur quoi nous dérivons désormais…
n'est plus de l'eau.
Fin de l'entrée.
Je garde la flamme en vie.
Même si je sens qu'elle me regarde aussi.
Nuit du quatorzième jour.
Rien ne bouge. Tout parle.
Il fait nuit noire.
Pas une nuit humaine.
Une nuit plane, lisse, sans profondeur.
Comme si les astres avaient fui… ou étaient dévorés.
J'ai allumé une bougie.
Elle ne vacille pas.
Sa flamme flotte, droite, parfaitement verticale, comme un œil dressé.
Elle ne projette aucune ombre.
Elle semble observer.
La cabine est prison d'encre.
Je ne vois pas les murs.
Je ne sais plus où commence le sol.
Mais j'entends… quelque chose.
Le vent souffle, oui, mais il porte un rythme.
Une scansion. Une psalmodie.
Des mots venus d'avant les langues.
Ils me traversent comme un souvenir oublié,
ou un rêve qui ne m'appartient pas.
Je suis monté sur le lit,
me suis penché vers la lucarne.
Dehors, au gouvernail,
Elios est là.
Immobile.
Droit comme une stèle.
Ses yeux ouverts sur un vide sans étoiles.
Ses mains sur la barre, mais on dirait qu'il ne la tient pas…
qu'il l'écoute.
Il a l'air serein.
Toujours.
Mais ce calme n'est plus rassurant.
Il est trop dense,
comme si la paix elle-même était devenue un mur.
Je n'ose sortir.
Pas par peur du noir.
Mais parce que j'ai compris, ce soir :
Nous avons quitté la mer.
Ce sur quoi nous dérivons désormais…
n'est plus de l'eau.
Fin de l'entrée.
Je garde la flamme en vie.
Même si je sens qu'elle me regarde aussi.
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